Lausanne : Quand l'idéologie déconnecte la politique de la réalité.
- Pati Bühler
- 26 août
- 3 min de lecture

Le drame survenu dans la nuit de samedi à dimanche à Lausanne ne peut pas être réduit à la fatalité ni assimilé à une bavure policière. Un jeune de 17 ans, circulant sur un scooter volé, a refusé d’obtempérer à une patrouille de police et a pris la fuite. En sens interdit, il a perdu le contrôle de son véhicule et s’est écrasé contre un mur. Malgré l’intervention rapide des secours, il est décédé sur place. Les faits sont limpides : vol, refus d’obtempérer, conduite dangereuse. La police, restée en retrait, n’a pas provoqué l’accident.
Pourtant, au lieu d’examiner ces faits avec rigueur, une partie de la presse – financée par l’argent public – a relayé un discours victimaire, occultant les responsabilités individuelles pour ne retenir qu’une supposée brutalité policière. On l’a déjà vu lors du décès d’un dealer après un contrôle à Lausanne : la réalité des actes délictueux disparaît systématiquement derrière un récit accusateur envers les forces de l’ordre.
Les émeutes de dimanche soir en sont la conséquence directe. Plutôt que d’admettre la gravité des faits, certains groupes ont choisi d’attaquer les forces de l’ordre et de semer le chaos, comme si l’autorité légitime devait reculer devant la violence. Ces scènes rappellent tristement celles des banlieues françaises : une jeunesse désœuvrée, parfois impliquée dans des actes délictueux, que des décennies de complaisance gauchiste ont contribué à victimiser plutôt qu’à responsabiliser.
Et c’est là que se trouve le véritable nœud du problème. Depuis plus de vingt ans, Lausanne est tenue sans partage par la gauche. La Municipalité est dominée par la coalition PS–Verts–POP, le Conseil communal est largement acquis à cette majorité, et la droite n’y a plus qu’un rôle décoratif. Cette hégémonie repose sur une sociologie particulière : Lausanne est une ville universitaire et jeune, mais surtout une ville cosmopolite où 57 % des habitants sont Suisses (environ 86 300 personnes) contre 43 % d’étrangers (environ 64 600 personnes). Autrement dit, près de deux habitants sur cinq sont étrangers – un des ratios les plus élevés de Suisse. Ces 64 000 résidents représentent plus de 160 nationalités : Autant de communautés qui façonnent la réalité démographique et culturelle de la ville.
Même si les étrangers non naturalisés ne votent pas, leur poids social est considérable et chaque année plusieurs milliers d’entre eux deviennent électeurs par la naturalisation. Lausanne a naturalisé 6 019 personnes entre 2011 et 2017 ; et, depuis 2021, le canton tourne autour de 7 400 naturalisations par an. En appliquant une hypothèse prudente (55–65 % de votes à gauche, 40–50 % de participation), cette cohorte 2011–2017 représente un surplus net de ~250 à 500 voix en faveur de la gauche – un effet discret mais cumulatif qui pèse, scrutin après scrutin.
Mais ce verrouillage a un coût : il nourrit une idéologie qui préfère excuser plutôt que sanctionner, expliquer plutôt que prévenir, distribuer des subventions plutôt que restaurer l’autorité. Le résultat est déjà visible : défiance croissante envers la police, sentiment d’impunité et scènes de guérilla urbaine. Et ce n’est qu’un début : ces effets néfastes à court terme annoncent des conséquences bien plus graves à long terme. Allons-nous attendre d’être minoritaires sur notre propre territoire pour réagir enfin — inverser la tendance, ou au moins ralentir l’hémorragie ?
Si nous persistons à fermer les yeux, nous risquons de reproduire le modèle français : banlieues gangrenées par la violence, institutions paralysées, incapacité à rétablir l’ordre. La Suisse peut et doit éviter ce scénario. Mais cela suppose d’abord de rompre avec la complaisance idéologique et médiatique, de restaurer l’autorité comme pilier du vivre-ensemble et de rappeler une évidence trop souvent oubliée : la sécurité n’est pas négociable.
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